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25/09/2014
D1 - Vers une D1 avec des clubs de Ligue 1 ?
Avec le passage d’Algrange sous le giron du FC Metz, la moitié du plateau de la D1 féminine est constituée de sections féminines de clubs professionnels masculins, tous en L1 cette saison avec la remontée du même FC Metz.
Si l’on se souvient que la plupart des clubs historiques du football féminin sont à l’origine des sections féminines de clubs masculins (l’ES Juvisienne, le FC Lyon, l’AS Soyaux, l’Olympique Héninois) qui ont pris leur indépendance quand il est apparu que les arbitrages se faisaient toujours en faveur des équipes masculines, y compris quand le niveau auquel jouaient les uns et les autres n’avaient rien à voir et quand c’est l’équipe féminine qui abondait le budget. Mais la situation est très différente actuellement puisque le foot pro des garçons draine des sommes phénoménales et qu’un faible pourcentage de celles-ci fait un budget confortable pour une équipe de D1 féminine.
Devant les exemples de Montpellier et de Lyon, le discours actuel est de souhaiter que chaque club pro masculin investisse dans le football féminin. Ce serait certainement une très bonne chose qu’une partie du budget du football professionnel permette d’améliorer les structures et la formation du côté des filles.
Mais adosser de façon systématique une équipe féminine à un club masculin fait d’office que cette équipe n’est plus l’équipe fanion du club, et par suite qu’en cas de difficulté du club, elle sera parmi les premières à subir les conséquences.
L’arrivée de l’OM en D2 qui tentera de faire un cours passage avant de rejoindre la D1 fait saliver certains commentateurs, persuadés que le football féminin a à gagner à des affiches OM-PSG et ASSE-OL.
Pourtant, si le projet marseillais est séduisant, c’est parce qu’il s’agit de la construction de A à Z d’une équipe féminine qui monte les échelons et qui disposera de structures de haut niveau, pas à cause d’un badge
« Droit au but » destiné à créer une concurrence artificielle avec tel ou tel club. Outre que les rivalités du football masculin ne sont pas obligatoirement ce qui est le plus à copier dans le football féminin, jusque là relativement épargné par sa faible médiatisation, ce n’est sans doute pas une bonne manière de valoriser la discipline.
Au milieu des années 2000, quelques promoteurs ont pensé bénéficier de la notoriété des clubs de football et de la passion de leurs supporters pour organiser une compétition reprenant les couleurs de grands clubs. Cela aurait pu être des courses de chevaux et des casaques de jockeys, mais ça a été des courses automobiles. La curiosité a été de mise un an ou deux pour voir la voiture du FC Bâle prendre un tour à celle de Manchester United. Puis rapidement, l’intérêt pour cette formule monoplace avec des pilotes inconnus s’est émoussé et au bout de quelques années, le championnat a été arrêté.
La leçon que peut en tirer le football féminin est que si la compétition en elle-même n’est pas intéressante, le fait de porter les couleurs de clubs connus ne va pas faire illusion très longtemps. Et qu’il vaut mieux travailler à des ressources propres comme le fait Juvisy d’un côté, ou Lyon de l’autre où le club cherche à développer des revenus directement liés à l’équipe féminine pour équilibrer son budget, produire un jeu séduisant et un championnat palpitant, que de compter uniquement sur des « affiches » venues d’un autre contexte.
Le passé l'a d'ailleurs déjà démontré, le FC Metz, l'Olympique de Marseille ou encore le Stade de Reims ont eu leurs équipes féminines jusque dans les années 80. Mais celles-ci avaient progressivement disparu au sein de ces clubs. Si aujourd'hui elles renaissent, il reste à savoir quel avenir sur le long terme peut-on escompter pour ces équipes. D'autres clubs parlent d'effet de mode et n'envisagent pas d'en créer à l'image de Lille, Bordeaux ou encore Rennes.
Footofeminin
12:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
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