ALLEZ LES VIOLETTES

Une fête autour du foot féminin est organisée toute la journée, demain, pour draguer et fidéliser les spectateurs à Léo-Lagrange

Sportifs, dirigeants et partenaires de Soyaux sont sur le pied de guerre pour faire de cette journée une réussite • photo Phil Messelet

Demain matin, une centaine de gamines crampons vissés au pied. Une comédie musicale pour animer les pauses de l'après-midi. Une rencontre au sommet entre Soyaux et Toulouse, à 15 heures, pour le compte de la 13e journée de championnat de D1.

Faire du foot féminin une fête populaire, le socialiste Léo Lagrange s'en serait réjoui, le stade Léo-Lagrange en sera le théâtre. Demain, l'ASJ Soyaux organise un «match gala pour promouvoir le foot pratiqué par les femmes et réunir tous les partenaires», explique le président Denis Bodi.

Et pour l'occasion, tout le monde est brieffé et sur le pied de guerre, sportifs comme dirigeants, même si Christophe Charbonnier, entraîneur des Sojaldiciennes confie que «les filles ne verront rien de la fête jusqu'à la fin du match. Elles se dissipent trop facilement».

Et ce n'est pas le moment, à l'heure de gagner des rencontres pour assurer le maintien, de s'éparpiller dans ce qui doit être une fête. Les locataires de D1 n'assisteront pas au Festifoot du matin réservé à leurs benjamines de 6 à 14 ans. Apercevront le coup d'envoi de leur rencontre à 15 heures donné par l'ex-Canari néo-Cognaçais David Marraud, mais ne verront pas la comédie musicale «Le roi lion» jouée par la comédie Arc-en-Ciel à l'heure des citrons. Par contre, elles profiteront de la fin du spectacle après la rencontre et participeront avec leurs homologues toulousaines à une séance de dédicaces.

Benoît Deroualle en chef d'orchestre

Une journée chargée, orchestrée depuis trois mois par le nouveau communicant du club, l'homme au micro, Benoît Deroualle. Le trentenaire vendéen, débarqué à Soyaux il y a deux saisons dans les bagages de sa compagne de capitaine Alexandra Rey, assure désormais toute l'animation du club.«Le deal était vous recrutez Alexandra, vous recrutez également Benoît» sourit-il.

Passionné de communication mais bardé de diplômes d'entraîneur fédéral d'athlétisme, il a trouvé sa place au sein du club. «Je suis l'adjoint d'Alexandra sur l'équipe des 13 ans où je m'occupe de la partie coordination et athlétique et depuis cette année Denis Bodi m'a demandé de me charger de la com' du club.»

Du site internet aux relations presse en passant par l'infographisme des affiches de match, Benoît fait tout pour pas un sou. «Gratuit! Pour le bonheur des filles» explique-t-il.

Flatté d'être à Soyaux, «un club à l'image prestigieuse en France», Benoît Deroualle avoue tout simplement avoir «l'esprit bénévole».

L'exemple sojaldicien copié

Alors organiser cette journée de gala, «faire les démarches administratives pour autoriser la tenue du Festifoot, la réalisation des affiches, le plan com' avec la presse et les clubs partenaires», c'est un plaisir. «A notre niveau, on devrait organiser ce genre de match tous les quinze jours, dès qu'on reçoit. En élite, on doit donner une image de marque, et Soyaux doit se démarquer en France pour que les autres clubs nous copient ensuite.»

Et déjà Juvisy s'est calé dans le pas charentais en organisant une journée festive pour la réception de Lyon demain. «Ça marche!» Pas de jalousie dans les paroles de ce grand brun, que de la fierté. «Ils ont repris l'idée du match en direct sur une radio comme nous on le fait sur Radio Attitude.»

Que du bonheur pour Benoît Deroualle dont le seul but est qu'on parle du football féminin. «Je trouve que cette discipline mérite mieux!»

Pour draguer le public, rien de telle qu'une journée comme celle de demain. Avec entrée gratuite pour les femmes, jeu gratuit du pronostic, grande tombola et autres recettes prolifiques de kermesse.

Grapiller la moindre minute d'attention d'un spectateur pour le séduire et le fidéliser tel est l'enjeu, hors terrain, de cette fête du foot «au féminin».

PROGRAMME. 10h-12h, opération Festiffot à Léo-Lagrange. 14 heures, prise d»'antenne de Culture sur Radio Attitude en direct du stade toute l'après-midi. 15 heures, coup d'envoi du match Soyaux-Toulouse donné par David Marraud ancien professionnel du FC Nantes. 15h45, extrait de la comédie musicale «Le roi lion». 16h45, séances de dédicaces avec la présence des joueuses de Soyaux et de Toulouse.

 Christophe Charbonnier (Soyaux). «Ce match contre Toulouse est très important au niveau comptable. Une victoire nous assurerait quasi le maintien. Si on en décroche deux d'ici la fin de saison, on serait tranquilles. On table sur Toulouse et Vendenheim pour empocher ces points, en sachant qu'on joue à domicile et que ce n'est pas l'endroit où l'on brille (...) Pour en revenir Toulouse, nous avons pas mal de regrets par rapport au match aller. On était revenu avec le nul (2-2) alors qu'on avait la possibilité de gagner. On avait dû faire le meilleur match de notre saison. C'est lors de ce match aussi qu'on avait perdu Marjorie Lacroix après un carton rouge. Elle avait pris huit matches! En fait, Toulouse a été le point de départ de tous nos ennuis. On espère qu'en les recevant on brisera la série... A part ça le groupe va bien. La défaite en Coupe face à Juvisy est digérée. C'est une défaite qui fait partie des défaites qu'on connaît, dues à nos erreurs. Si on ne commet pas de fautes, Juvisy ne va pas marquer, on les emmène aux penalties et là... Aujourd'hui, nous avons plus d'assurance au niveau du jeu et de sécurité mais on a perdu de l'allant offensif.»

Soyaux (8e,31 pts) - Toulouse (4e, 37 pts)

SOYAUX. Stribick, Germain, Tandia, Pascaud, Lacroix, Tandia, Rey, Chanudet, Morel, Dupuis, Dumont, Bencini, Bernard, Karsenti, Herpin.

 PRESSE CHARENTE LIBRE